La Femme en Chantier
Elle se tient là, immobile mais vivante, comme une cathédrale en pleine restauration. Son cœur est une pierre, massive et ancienne, marquée par le poids des âges et des épreuves. Une lumière douce en émane, une lueur persistante qui ne s’éteint jamais vraiment, rappelant qu’au milieu des ruines, la vie continue.
Son corps, lui, est un chantier. Des échafaudages l’enlacent, des grues s’activent autour d’elle, et des ouvriers invisibles œuvrent avec patience. Chaque poutre, chaque clou, chaque pierre posée témoigne d'un effort continu pour reconstruire ce qui a été brisé. Ce n’est pas un travail rapide, ni facile. Mais c’est un travail noble, car il redonne forme à ce qui semblait perdu.
Parmi ces ouvriers, il y a un Homme. simple, ordinaire, mais d’une présence remarquable. Ses mains portent des pierres qu’il ajoute doucement au corps en mutation de la Femme. Il ne parle pas, mais ses gestes sont empreints d’une tendresse infinie. Il n’impose rien, il accompagne. Chaque pierre qu’il apporte, chaque fissure qu’il comble, semble dire : « Tu n’es pas seule. Je suis là pour t’aider à te reconstruire, à ton rythme.»
La Femme en Chantier n’est pas un symbole de faiblesse. Elle est la preuve vivante que le changement et la renaissance exigent du temps, de la patience et, souvent, un peu d’aide. Son cœur de pierre est un paradoxe : dur et inaltérable, mais également lumineux et chaleureux. Il représente sa force intérieure, celle qui lui permet de continuer, même lorsque tout semble s’effondrer.
Les travaux se poursuivent, sans hâte. Le chantier n’est pas une course, mais une évolution. Et un jour, elle se tiendra debout, entière, reconstruite. Non pas comme avant, mais différente, plus forte, enrichie par les traces de son parcours. Elle portera en elle les marques de son histoire, non comme des cicatrices, mais comme des œuvres d’art, témoignant de sa résilience et de ceux qui l’ont aidée à redevenir elle-même.